Le Conseil d’orientation des retraites, ou COR, est une instance indépendante qui analyse et suit les perspectives à moyen et long terme du système de retraite français. Pourquoi s’intéresse-t-il aujourd’hui à la notion de bien-être ? Car, bien sûr, les pensions versées aux retraités améliorent leur niveau de vie et participent à leur satisfaction dans la vie, mais beaucoup d’autres facteurs interviennent : notre état de santé, notre satisfaction au travail, nos loisirs, nos engagements associatifs et nos relations sociales jouent un rôle important. La difficulté, c’est que le bien-être est une notion très subjective dont les contours varient selon les personnes interrogées ; il est donc difficile à mesurer. Certains instituts, comme l’INSEE ou le CEPREMAP, ont cependant développé des indicateurs à partir desquels nous pouvons dresser quelques constats.
Quand on s’intéresse à la satisfaction dans la vie des Français sur la durée, on s’aperçoit qu’elle est plutôt corrélée aux événements sociétaux : par exemple, elle a chuté lors des manifestations des Gilets jaunes ou lors des confinements dans le cadre de l’épidémie de Covid-19 ; à l’inverse, elle atteint un pic au sortir du premier confinement, en juin 2020. Elle a aussi tendance à augmenter lors de certains événements comme l’élection présidentielle. On peut aussi appréhender la satisfaction dans la vie à différents âges : pour une année donnée, elle est maximale chez les jeunes, puis décroît jusqu’à son point bas entre 45 et 49 ans. Elle rebondit ensuite avant de diminuer avec le grand âge. Cette diminution du bien-être au grand âge s’explique notamment par la baisse des capacités physiques : en effet, les Français âgés de 65 ans et plus sont en moyenne beaucoup moins satisfaits de leur état de santé que les plus jeunes.
Enfin, le rapport au travail et la satisfaction que l’on en retire jouent un rôle important dans la satisfaction dans la vie. L’activité professionnelle nous apporte plus qu’un revenu : elle élargit nos relations sociales et elle peut être source d’épanouissement et contribuer au sens général que l’on donne à sa vie. Ainsi, on constate que les personnes en études et celles qui ont un emploi sont celles qui ont les niveaux de satisfaction dans la vie les plus élevés ; au contraire, les personnes au chômage présentent un niveau de satisfaction bien plus faible.